Panthéon des sports canadiens Histoire et société canadienne : Sous l’angle du sport Musée virtuel du Canada (MVC)
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Transcription vidéo


[Narratrice - Danielle Goyette]

[Images d'élèves, de familles et de femmes dans les années 1880, images de femmes pratiquant l'aviron, le toboggan, le croquet, l'équitation et le patinage de 1880 à 1910, image d'une bicyclette « de sécurité », images de femmes pratiquant l'aviron, la course, le patinage de vitesse et le saut à ski]

Limitées par des attitudes sociales discriminatoires qui les étiquetaient comme étant « le sexe faible », les femmes ont été largement exclues du sport au Canada jusqu'à la fin du 19e siècle. Définies par leur rôle familial comme épouses et mères, la croyance voulait que les femmes n'aient pas la force et l'endurance suffisantes pour pratiquer des sports sans mettre leur santé à risque, et les autorités médicales ont souvent fait de fausses déclarations affirmant que l'activité physique intense pouvait effectivement endommager les capacités reproductrices des femmes. Bien que les femmes prenaient part à des activités sociales tels le toboggan, le croquet, l'équitation et le patinage, leur accès aux activités sportives est demeuré limité jusqu'à l'invention de la bicyclette « de sécurité » qui a été l'étincelle d'un engouement national pour le cyclisme à la fin des années 1880. Ce climat de changement a été maintenu dans les années 1920 grâce à des femmes qui ont excellé dans des sports exigeants dont elles avaient été exclues, y compris le patinage de vitesse et le saut à ski.

[Images de Bobbie Rosenfeld avec des trophées et vêtue d'uniformes de sport, images du saut en hauteur, images du groupe des « Matchless Six », vidéo de la Société Historica des Jeux olympiques de 1928 faisant voir le défilé des athlètes et les oiseaux qui sont relâchés, le saut en hauteur féminin, la course à relais, images de Bobbie Rosenfeld à la course à relais, tenant un bâton de baseball et diverses médailles qu'elle a gagnées]

La période entre 1920 et 1935 a été décrite comme « l'âge d'or » des femmes canadiennes en sport. Le groupe des « Matchless Six » a remporté quatre médailles olympiques pour le Canada en 1928, la première fois que les épreuves d'athlétisme féminin faisaient partie du programme olympique. Parmi leurs exploits remarquables, il y a eu une médaille d'or au saut en hauteur et au relais 4X100 m et des médailles d'argent et de bronze au 100 m. Possiblement que l'illustration la plus probante de leur soutien mutuel est survenue à la course de 800 m. Amorçant un sprint en fin de course, Bobbie Rosenfeld aurait pu facilement devancer sa coéquipière Jean Thompson et se mériter une médaille. Elle a plutôt agi avec grande compassion, criant des encouragements et ralentissant pour permettre à sa plus jeune coéquipière de terminer devant elle. Reconnue par la suite pour ce geste d'esprit sportif remarquable, Bobbie Rosenfeld a été nommée, en 1949, athlète féminine canadienne du demi-siècle. Son héritage perdure encore grâce au Prix Bobbie Rosenfeld remis chaque année à la meilleure athlète féminine au Canada.

[Images des Grads d'Edmonton jouant au basketball et photos d'équipe, images d'articles de journaux, vidéo de la Société Historica faisant voir les Grads d'Edmonton jouant au basketball, vidéo de l'équipe débarquant du bateau à leur retour des Jeux olympiques]

Tout comme les « Matchless Six », les Grads d'Edmonton ont misé sur le travail d'équipe sur le terrain pour établir un record quasiment imbattable en compétition durant « l'âge d'or » des femmes canadiennes en sport. Menées par leur dévoué entraîneur, Percy Paige, elles ont cumulé une fiche remarquable de 502 victoires et seulement 20 défaites. Souvent invaincues pour une saison entière, elles ont remporté le titre nord-américain 17 fois de suite. Elles ont aussi été couronnées championnes du monde après avoir gagné tous les tournois hors-concours organisés à travers de monde entre 1924 et 1936 en marge des Jeux olympiques. Leur record incroyable est sans égal dans l'histoire du sport au Canada, et l'équipe s'est dissoute seulement lorsque leur lieu d'entraînement a été réquisitionné par les forces militaires durant la Seconde Guerre mondiale.

[Images de Winnie Roach Leuszler portant des lunettes de natation, nageant dans les lacs, étant examinée par un médecin]

Plusieurs athlètes féminines chevronnées ont contribué au développement du sport féminin au Canada dans la deuxième moitié du 20e siècle. Une de ces athlètes a été la nageuse de longue distance Winnie Roach-Leuszler. Après la Deuxième Guerre mondiale, elle a réussi à trouver un équilibre entre avoir des enfants et des performances de haut niveau en tant que nageuse de longue distance et en 1951, elle a été la première Canadienne à franchir la Manche à la nage. Cet incroyable exploit d'endurance a réfuté les hypothèses dépassées voulant que donner naissance à des enfants rendait les femmes inaptes aux exigences physiques du sport. À bien des égards, les exploits de Winnie Roach ont bouclé la boucle de près d'un siècle et demi de changements en sport canadien, défiant et transformant lentement les attitudes sociales qui à une époque, reléguaient les femmes sur les lignes de côté.

[Images de l'équipe de curling de Sandra Schmirler, Danielle Goyette, Cassie Campbell et Lori Dupuis avec le Drapeau du Canada après avoir gagné le match de la médaille d'or en hockey en 2002, images de femmes en course et ramant, Cassie Campbell tenant sa médaille d'or, Susan Nattrass chargeant son fusil, équipe de tennis, saut à ski]

Au 21e siècle, les femmes prennent part à presque toutes les épreuves sportives offertes aux hommes, courant des marathons et établissant des records dans une grande variété de sports, allant du hockey sur glace, au tir à la fosse olympique, au tennis et au saut à ski.

[Danielle Goyette, images derrière Danielle Goyette de Diane Jones Konihowski à la course à obstacles, Chantal Petitclerc en course en fauteuil roulant]

Plusieurs athlètes féminines de haut niveau sont des championnes acclamées à part entière, passionnant les spectateurs par leur courage et leur détermination, alors que des éducatrices physiques, des administratrices sportives, des entraîneures et des journalistes en sport dynamisent les femmes à refuser toute limitation et à réaliser leurs rêves.



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